Prose en quatre temps

J'étais sur le trône ce matin et je lisais cet article sur Chopin vu par Liszt.

Oui, le trône, c'est bien les chiottes, on peut parler verbe, littérature ET faire caca.

Revenons donc à cet article, dont je vous souhaitais vous faire part. Nous sommes en 2010, et Chopin, selon Télérama, aurait eu 200 ans cet année, prouesse de calcul de ce fabuleux journal. Pour autant pas si bon que ça en science, car Chopin n'aurait jamais eu 200 ans, ce n'est pas possible.
Bref.

Quand Chopin est mort, Liszt, rival et ami, à écrit quelques mots au sujet du feu pianiste. Et à l'époque, non seulement les types se permettaient d'être virtuoses d'un instrument complexe à 20 ans, mais ils avaient l'indécence de proposer de l'écrit superbe.

Liszt à propos de Chopin :

"L'ensemble de sa personne était harmonieux... Son regard bleu était plus spirituel que rêveur ; son sourire doux et fin ne devenait pas amer. Ses manières étaient marquées de tant d'aristocratie qu'involontairement on le traitait en prince.
Ses gestes étaient gracieux et multipliés, le timbre de sa voix toujours assourdi, souvent étouffé, sa stature peu élevée. Toute son apparence faisait penser à celle des convolvulus, balançant sur des tiges d'une incroyable finesse leurs coupes si divinement coloriées, mais d'un si vaporeux tissu que le moindre contact les déchire."

En gros, c'est toi Liszt qui déchire. Mais imaginons qu'aujourd'hui, nos artistes favoris font autant de manières pour parler de leur travail ou de leurs proches.

Electric Youth à propos de "Right back to you" (excellent morceau relayé par mon collègue Genkk plus bas):

"Alors, cette pièce est un message pieux, un chant d'enfant susurré dont l'idiote naïveté sert à l'auditeur une joie primitive, primaire, primale, que sa condition d'homme n'aura su déclencher."

Il faut bien se le dire, c'est terriblement pompeux toute cette soupe. Et légèrement gay.

Aux artistes d'aujourd'hui je clame, on s'en fout que vous parliez bien, shut up and play that track.

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